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Trois morts en vingt-quatre heures aux mains des policiers de Québec et de Montréal

Où est l’indignation populaire ?

Nous apprenions, en fin de semaine, que la police de Montréal avait tué deux personnes en moins de 12 heures, l’une par balle et l’autre suite à ” une altercation physique”. Quelques heures plus tard, une troisième personne décédait en détention policière à Québec. Cette nouvelle est absolument horrible.

Trois enquêtes ont été ouvertes par le Bureau des enquêtes internes (BEI), responsable d’enquêter sur les cas de violences policières. Cette police des polices est toutefois connue pour ne pratiquement jamais sévir contre les corps policiers. Rien ne laisse croire, à ce titre, qu’on peut attendre du BEI une réponse qui soit satisfaisante.

Pour le moment, l’identité des victimes reste inconnue. Or, cela ne change rien à notre indignation. Aucune circonstance ne devrait permettre de normaliser ces événements. Chaque mort aux mains de la police est une tragédie. Ces trois morts en moins de 48 heures ne sont pas des cas isolés, elles sont le résultat d’un système meurtrier qui tue et protège les assassins. Qui plus est, en l’absence d’information, nous ne pouvons même pas rendre hommage aux personnes qui ont brutalement perdu la vie, faute de connaitre leur identité et leur histoire. Nous avons droit au souvenir, au deuil et à la justice. 

Nous sommes inquiet·ètes de l’absence totale de transparence et d’informations dans les médias traditionnels. Ces cas de meurtre policier sont à peine rapportés, si ce n’est par de simples communiqués qui copient-collent le site du BEI. Le travail premier des journalistes devrait être de fournir des informations vitales aux citoyen·nes. Mais nous observons depuis des mois que les journaux traditionnels sont devenus des chiens de garde de la légitimation des violences policières, autant lorsqu’ils donnent tribune à Fady Dagher à de multiples occasions pour demander toujours plus de ressources pour le SPVM que lorsqu’ils lancent des appels continus à une escalade de la violence et du contrôle de la police contre les manifestations et la prétendue hausse de la criminalité. Les journaux, les plateaux télé, les émissions radio, ne font pas scandale des morts. Les journalistes trouvent surtout des excuses et réitèrent qu’il faut faire confiance aux enquêtes internes. On s’indigne partout quand un député dénonce le racisme, mais pas quand l’état tue sans conséquence. Où sont les dossiers d’enquête ?

Nous assistons ici aux conséquences des tendances fascistes des médias, de la police et de l’état, ainsi qu’à l’incapacité des idéologies libérales à prendre au sérieux la menace policière. N’avons-nous rien gagné après les insurrections ayant suivi la mort de George Floyd ? Avons-nous oublié la rage qui animait Montréal-Nord après les assassinats de Freddy Villanueva et Bony Jean-Pierre ou les mobilisations qui avaient fait suite à la mort de Nicholas Gibbs, de Nicous Spring ? Comment avons-nous pu nous laisser amadouer par des promesses complètement vides de réformes policières, et laisser la police prendre le contrôle du travail de rue en définançant les organismes communautaires ? 

Nous ne pouvons plus omettre la nécessité de plus en plus urgente d’abolir la police. Ailleurs, quand la police tue, des quartiers s’enflamment. Ici, on semble accepter sa violence paisiblement. Qu’est-ce que ça dit de nous en tant que société lorsque les morts s’enchaînent sans réponse ?

Les policier·ères impliqué·es doivent être tenu·es responsables de ces meurtres, mais nous ne pouvons faire confiance à notre système de justice carcérale, qui sert avant tout le maintien du statu quo. Nous devons faire valoir une justice populaire. Les actes de la police doivent avoir des conséquences.

Il est temps que l’insurrection reprenne. Dans la rue avec nous pour que notre promesse de 2020 soit tenue : plus aucune mort à cause de la police !

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